HISTOIRE

Vous connaissez l’Afrique ? Ce coin perdu à l’histoire jalonnée de mauvaises périodes ? Ouaip. C’est sur ce continent que je suis né. En Côte d’Ivoire plus précisément. Afrique Subsaharienne. Atypique non ? Sans aucun doute. Au temps de ma naissance, le pays traversait une grave crise économique alors que ses habitants se targuaient d’être au même pied d’égalité que d'autres puissances. On parlait même de « Miracle Ivoirien ». Malheureusement, la détérioration des termes de l’échange était l’un des problèmes majeurs du pays ce qui le fit sombrer au point qu’il stagne pendant des années comme ses autres compères Africains. Point mort, dèche totale. Dès les années XXXX, il fut catalogué comme étant un pays émergeant et le cycle infernal continua, sans plus jamais s’arrêter. C’est pour sauver la peau de son jeune bébé qu’une femme du nom d’Aneesa l’abandonna devant une grande baraque située en plein quartier résidentiel. Étant donné qu’elle était sans le sou, elle n’avait trouvé d’autres solutions que d’abandonner son petit, espérant qu’une âme généreuse daigne s’en occuper. D’autant plus qu’en observant ce bébé, elle se remémorait clairement des moments où son patron  abusait d’elle sans vergognes, pauvre ménagère qu’elle était. Les chances pour que tout se passe comme prévu étaient très minces, très très minces. Pourtant, la propriétaire des lieux en revenant de sa promenade fut surprise d’entendre les cris d’un nourrisson vers sa porte. A l’aide de ses gardes de corps donc et après quelques minutes de fouilles, elle réussit à trouver un petit mouflet à la bouille toute mignonne, avant d’en tomber sous le charme. Rien à dire, il était beau. Et il était fait pour elle.

La femme qui m’avait accueillie s’appelait Marie. Marie Schmitt. Une très belle femme comme on n’en faisait plus. De teinte un peu brune, elle était assez grande de taille et avait des proportions hors normes. D’ailleurs, c’était ça, qu’on remarquait chez elle en premier : Ses formes. Autant elle avait une généreuse poitrine qui dépassait largement le bonnet D, autant elle était une callipyge capable d’attirer moult regards rien qu’à la puissance érotique d’un seul de ses déhanchés. Des prétendants ? Il y en avait des masses. Des riches surtout. Certaines femmes la jalousaient, tant sa beauté, mais ce n’était après qu’une sorte de rivalité amicale pour elle, chose dont elle ne s’occupait pas tellement. Aguichante à ses heures, calmer les hommes en ruts n’était qu’un banal exercice comme un autre pour Marie. D’un calme olympien, elle arrivait toujours à refréner les ardeurs de n’importe quel excité qui croisait son chemin par le plus grand des hasards. Si elle refoulait facilement les hommes qui venaient en masse lui demander des faveurs, c’est parce qu’elle avait trouvé l’homme de sa vie, celui qui faisait battre son cœur à tout rompre : Schmitt Keegan. Âgé d’une cinquantaine d’années, lui, c’était la montagne de muscles qu’on ne pouvait s’empêcher de fuir, étant donné qu’il était vachement intimidant. En fait, Keegan était tout bonnement effrayant. Sa taille approchait les deux mètres, et son visage était marqué par quelques cicatrices qui attestaient même de son expérience de la vie. Il faisait partie de l'armée américaine. Haut-officier qui contrairement aux apparences, se voulait pourtant très laxiste et transigeant. Un beau couple me direz-vous ? Eh ben, c’était bel et bien le cas.

Cependant, ledit couple avait deux soucis majeurs : Le premier relevait des fonctions de Marie et Keegan. Si le mari était constamment demandé par la marine du fait de son grade important, la femme, elle, était ambassadrice des USA en Côte d’Ivoire. Tous deux avaient des responsabilités énormes ce qui amoindrissait leur chance de passer du bon temps ensemble. Le deuxième problème fut la ménopause précoce de Marie. A l’orée de la quarantaine, les médecins avaient été fermes sur le diagnostic : Marie ne connaîtrait jamais les joies de la maternité. La nouvelle bouleversa le couple pendant quelques temps si bien qu’ils frôlèrent le divorce. Mais l’amour malgré la distance avait été plus fort. Et Marie, plus fortifiée que jamais, s’était relevée sans peine avant de continuer à vivre, exister. Elle songeait même à adopter un enfant ce que Keegan voyait d’un bon œil, lui qui avait déjà eu deux d’un précédent mariage. Malheureusement, son travail ne lui donnait aucun temps de répit, d’autant plus que les démarches d’adoptions étaient généralement longues, très longues. Alors qu’elle n’y pensait tellement plus, j’étais comme par hasard entré dans sa vie. Un peu comme une bouffée d’air pour cette femme. Car tout de suite après ma découverte, celle-ci décida de m’adopter en bonne et due forme. Dès lors elle contacta et informa son mari qui n’eut aucune objection. Peu importait pour lui tant que sa femme nageait dans le bonheur. Et c’est ainsi que je fis mon entrée dans la famille Schmitt. La période coïncida avec le départ de Marie pour son pays natal. Elle qui avait fini ses services en Côte d’ivoire et qui se voyait gratifiée du plus beau des cadeaux qu’une femme puisse espérer dans sa vie : Un beau bébé…


Mon enfance sur le sol américain fut harmonieuse. Autant le dire, je ne manquais de rien. Quand bien même adopté, j’étais chouchouté par ma mère. Une petite vie toute tranquille en somme. Mes parents m’avaient très tôt informé qu’ils m’avaient recueilli dans leur famille mais qu’ils m’aimaient comme si j’étais leur propre fils. Chose que je compris vu tout ce qu’ils réalisaient pour moi. Correctement scolarisé, j’fis mes preuves et la fierté de mes parents. Pour faire de moi un homme complet, mon père m’emmenait très souvent faire du judo, art martial que je me mis à adorer. Mais il n’y avait pas que ça. J’étais aussi passionné par l’informatique et la technologie. Tout c’qu’un môme ne peut qu’aimer. Et si j’étais un gosse pour le moins pétulant, curieux et casse-couilles, il n’en demeurait pas moins que je m’assagis au fil des ans, devenant par la suite, un bel homme assez sagace et tranquille. Mes diplômes ? Je les avais eus haut la main. Mes aptitudes physiques et intellectuelles pouvaient m’emmener à exercer plusieurs métiers : J’aurais pu devenir un journaliste ou psychologue. J’aurais pu devenir peintre ou même maître judoka étant donné que j’avais atteint le cinquième dan ; Mais je ne fis rien de tout cela, préférant être un simple CPE puis sous-directeur dans une école huppée, ce qui m'allait assez bien, puisqu'il y avait plusieurs jolies filles à draguer. Après quelques années de bons et loyaux services, mon supérieur qui avait été gratifié d'un voyage dans le célèbre vaisseau EOS préféra me faire grâce de cette chance en raison de ses problèmes familiaux. C'est donc avec bon cœur que j'embarquai dans le vaisseau...

Whaaaaaaat theee cuuuuuuuuut !
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